Les 40.000 bistrots de l'Hexagone font partie de la vie de nos villages.Celui de Chard (Creuse) n'ouvre qu'une seule fois par mois, et ce sont les habitants eux-mêmes qui s'en chargent.
Dans le village de Chard (Creuse), chaque rendez-vous au bistrot commence par un inventaire. Il y a toute sorte de bouteille, et bien sûr, de quoi servir en toute légalité. Pour être conservée, l’autorisation doit servir une fois par an minimum. "Pour avoir le droit de vendre de l'alcool, il faut avoir une licence IV en cas de contrôles de la maréchaussée", nous explique Françoise Berthomier, présidente de l'association "La petite équipe".
À la sortie du village, la salle polyvalente est transformée en café communal. Un bar éphémère, ouvert une fois par mois, pour seulement quelques heures. Ici, la règle d’or est de payer le juste prix. "On a une petite marge de bénéfices pour pouvoir continuer à faire autre chose et puis, c'est tout. Le but, c'est de faire vivre le pays", explique-t-elle.
"The place to be"
Tables et chaises sont installées quelques minutes avant l’ouverture à 10h30. C’est un événement dans cette petite commune de 200 âmes, où il n’y a plus aucun commerce. D’ordinaire si tranquille, le village attire des clients de plusieurs kilomètres à la ronde. Un esprit de kermesse pour partager un moment convivial. "On retrouve plein de monde qu'on ne voit pas souvent donc c'est sympa !", lance une habitante.
Ajoutez-y une bonne dose d’humour et une consommation avec modération. "On vous le bar pour pouvoir garder la licence IV et les gens sont contents parce qu'ils se retrouvent et ils discutent", nous confie un client. "Parce que si on se voit tous les jours, on n'a rien à raconter !", plaisante un autre. "Comme on dit souvent, c'est 'the place to be' parce que les gens adorent venir, on se sent bien ici", ajoute une jeune femme.
Des éclats de rire et des sourires sur les lèvres sont les seuls baromètres de la journée pour les organisateurs. "Ce qui a bien marché, ce n'est pas ce qu'il y a dans la caisse, c'est les gens qu'il y a dans la salle ! Pour nous, la réussite, c'est ça", nous explique une des "serveuses".